FELLINI FEDERICO

Réalisateur italien, décédé déjà depuis 1993, il a marqué son empreinte certaine dans le cinéma mondial avec des films comme La Dolce Vita, Huit & Demi et Fellini Roma (il avait un ego assez prononcé, mais c'était justifié, ce n'était pas Max Pécas, bien que Fellini Satyricon… !)

 

 

A l'instar de Marcel Carné, mais c'était le cas aussi de beaucoup de réalisateurs, comme nous pourrons le voir par la suite, Fellini vint d'abord au journalisme, parcourant Florence, pour ensuite se perdre à Rome, où il fait la connaissance de Lattuada avec lequel il signe son premier film en tant que scénariste et co-réalisateur. Dans ce film, Lucy del varietà, on y retrouve la touche qui sera celle du néoralisme avec des films comme Rome, ville ouverte (1945) de Rossellini, ou bien Le voleur de bicyclette (1947) de Vittorio DeSica.

 

Les nuits de Cabiria (1957) avec Giuletta Masina, qui sourit quoiqu'il lui arrive...

 

 

Mais Fellini s'éloigne de ce mouvement et veut marquer de son empreinte le cinéma, aussi ces premiers longs mélangent les genres : c'est La Strada, c'est Les nuits de Cabiria et c'est La Dolce Vita qui marque une étape marquante pour le réalisateur, qui à partir de là, peut être considéré comme un des plus grands réalisateurs au monde.

 

Une scène de Ginger & Fred (1985) avec Marcello Mastroianni et Giuletta Masina

 

 

Il est important de noter qu'à l'époque, moins de nos jours, les réalisateurs avaient leurs acteurs/actrices fétiches. Sans contexte pour lui, la rencontre avec Giuletta Masina fut une étape importante. Il se marie avec elle en 1943. Il est à noter qu'elle interpréta pour la radio des nouvelles écrites par Fellini. Il n'y a apparemment pas de traces de cela, mais c'est entre 1943 et 1947 que cela se situe, juste avant que Fellini ne prenne la voix du septième art. Giuletta avait un côté ingénue, et en même temps savait magnifiquement incarner des personnages d'un grand caractère, telle la Cabiria des sombres mais somptueuses nuits filmé par le cinéaste en 1957. Il nous conte son histoire à travers le milieu de bidonville dans lequel elle demeure. C'est assurément les classes sociales pauvres qui l'intéresse, mais sou cela, il y a quand même un vrai regard de réalisateur qui le met à l'écart du courant néoréaliste, et du coup, évitant d'être mis dans un genre, il pourra être à même de s'en détacher facilement, et là arrive le magnifique La Dolce Vita, qui quoi qu'on en dise est bien l'un des meilleurs films au monde, et j'ai bien pesé mes mots avant d'en parler.

 

 

Cette fois, ce sont les riches qui sont mis en avant, mais pour mieux les critiquer, ne vous y trompez pas. Et comment le faire ? Et bien ici c'est l'ennui qui environne leurs vies d'artistes manqués, de bourgeois sans rêve, où l'argent fait leur vie, donc à quoi cela sert-il d'espérer quelque chose quand on a tout ? Et autour de cela, des couples se forment, puis se déforment, et finalement il rend ses personnages attachants, touchants, car ils sont comme les autres : des êtres humains qui se cherchent, et essaie de comprendre le sens de la vie. Incroyablement riche, ce film est à contre-courant de ce qu'il avait fait précédemment bien que l'on peut y voir les prémisses dans Les nuits de Cabiria car c'est aussi un film sur l'errance, la fuite du monde impossible : « échapper à quelque chose mais pour aller où ? » Bonne question à laquelle il est difficile de répondre, mais le réalisateur ne tente pas de donner une quelconque clé, car chacun, au fond, mène sa barque comme il l'entend et est libre de ses décisions et jugements. Fellini nous plonge dans ce monde en utilisant un noir et blanc très travaillé, avec des zones d'ombre et claires contrastées, parfois, on ne voit quasiment rien : le Godard français ? Non, je ne pense pas que l'on puisse aller jusqu'à là, car pour moi, ils sont assez différents, quoique… et si je vous dis que ce film a reçu la Palme d'Or en 1960 : ça change tout, car à l'époque, paraît-il, ce prix avait de l'importance ! Ce qui fait un des atouts, c'est aussi un homme : Niño Rota, qui est sans doute le plus grand compositeur italien, mais aussi du monde (il avait précédemment collaborer avec le réalisateur pour Les nuits de Cabiria, dont je vous ai justement parlé, et a composé la musique du Parrain et de Roméo & Juliette, version Zeffirelli (1978)). Sa musique est sans pareille et il fait de chaque image un si beau tableau que des scènes nous reste à jamais gravés dans nos mémoires.

 

 

Je vais finir par cela, et achève mes mots sur Fellini : il y aurait tant à dire tellement son éclectisme et la richesse de ses films, qui va avec, est criante : il n'y a qu'à voir Huit & Demi, qui suit si on veut La Dolce Vita, avec toujours Marcello Mastroianni au premier plan ; et après vient ensuite une autre étape dans sa carrière, où l'érotisme prend une part importante dans ses films, et encore ne vais-je pas loin dans mon explication (enfin ce n'est pas Pier Paolo Pasolini et Ces contes de Canterburry !) : ce sont Juliette des Esprits (1963) où on retrouve Giuletta Masina, mais aussi Sandra Milo (que l'on avait vu dans Huit & Demi), et Valentina Cortese (qui joua dans le si beau La comtesse aux pieds nus, où elle était dirigé par le grand Mankiewicz), Fellini Satyricon (1969) où on frôle la démesure, qui nous conte une histoire, d'après l'oeuvre de Petrone de deux jeunes dans la Rome antique, et un de ses derniers grand films Ginger & Fred (1985) qui dans la nostalgie, nous fait retrouver le couple dansant des années 30 & 40 dont les noms étaient Astaire et Rogers. Mais encore et toujours, ce fut Giuletta Masina, plus toute jeune, qui incarna le rôle au côté de son compagnon, dans le film, Marcello Mastroianni.

 

Une scène de Fellini-Satyricon (1969)

 

Federico Fellini, ce n'est pas fini, ne partez pas, et regardez cela d'abord : une très bonne émission mis en voix par Frédéric Mittérand, intitulée « Les amants du siècle » qui nous conte l'histoire de la Douceur de vivre cette fois : une leçon de cinéma…

 

 


Fellini et Masina, off 9
envoyé par abbiccitalia


24/11/2007
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